Les albums de M-Axelle-rtine

Ceci n’est pas un album de Martine … mais presque!

Pendant l'été 2022, les couvertures des livres de cette héroïne belge de mon enfance, ont servi de trame de fond à des chroniques ou des histoires courtes.


 

Je ne sais pas vous mais quand je pense à une ville, je visualise immédiatement des images symboles. Quand je pense à Paris, je vois la Tour Eiffel ou le Louvres ; Londres est associé à Big-Ben ou aux cabines téléphoniques ; Rome me transporte au pied de la fontaine de Trevi ou du Colisée… Donc quand nous avons décidé de visiter Bruxelles je me suis dit : Chouette je vais voir la Grand-Place et le Manneken-Pis. En vérité, je me suis dit : des frites, des frites, des frites, mais là n’était pas le sujet de la chronique ; non la question est : pourquoi une statuette de 55,5 cm tient une si grande place justement ?!

Est-ce que Jérôme Duquesnoy, son sculpteur, s’attendait à ce que ce petit bonhomme survive aux guerres, à plusieurs vols et que 30 000 personnes viennent l’admirer chaque jour en train d'uriner 400 ans après sa création ? S’attendait-il aussi qu’il ait un musée ou ses 1000 costumes sont conservés, le bambin pisseur se faisant habiller par des associations folkloriques, professionnelles ou étudiantes, des club sportifs et même des chefs d’état.

L’origine de la statuette reste une énigme ; plusieurs légendes existent ; parmi elle, l’une raconte que le garçon de la statuette aurait éteint une mèche allumée en urinant dessus évitant ainsi à la ville d’être embrasée par un incendie. Une autre, plus plausible, raconte que le berceau du fils de Godefroid le Barbu fut pendu à la branche d'un chêne sur le lieu de la Bataille de Ransbeek. L’armée du bébé, pour qui la bataille semblait perdue, fut soudain galvanisée par la vue de l’enfant sorti de son berceau urinant sur un arbre.

Pour faire taire les méchants qui voit dans le Manneken-Pis le symbole d’une domination masculine révoltante, les bruxellois ont répondu, une fois ; enfin non 2 fois : à Bruxelles existe depuis 1987 une Jeanneke-Pis et depuis 1999 un Zinneke Pis, une petite fille et un petit chien pisseurs.

A elles 3, ces statuettes sont ainsi devenues le symbole de l’esprit espiègle, moqueur et libre des bruxellois.


C’est les vacances ! « Vous êtes prêts à partir ? » demande Axelle à ses 2 chats Oguste et Olympe qui somnolent.

-       "Tu peux te brosser, répond Olympe

-    Il est hors de question que je quitte mon nid douillet parisien, confirme Oguste."

Axelle se met aux préparatifs de départ : Nettoyer la caisse des chats et leurs gamelles, enlever l’eau de la bouilloire, descendre les poubelles, faire sa valise, couper l’eau. « Ouf ça y est, s’exclame-t-elle,  Allez hop, chacun dans son sac de voyage !

-       Elle a vrillé sévère si elle croit que je vais rentrer dans son cercueil en plastique commente Olympe en allant se terrer sous le petit fauteuil bleu

-       Pour une fois je suis d’accord avec toi ; il faudra me passer sur le corps pour me faire rentrer là-dedans…. Oh regarde : elle est gentille, elle a mis ma pâté préférée au fond du sac … je pense que j’ai le temps de manger avant qu’elle ne ferme …

 ZIIIPPP

-  T’es vraiment qu’un baltringue Oguste, tu t’es fait coffrer en moins de 5 secondes… Moi, elle ne m’aura pas!"

Axelle essaye d’amadouer Olympe « Doucette, viens manger »

-  "Wesh wesh, prend moi pour une bouffonne… j’me tire sur l’étagère du haut."

Axelle va chercher l’escabeau ; elle s’approche doucement d’où est cachée la chatonne. Lorsqu’elle la voit, Olympe crache, saute au-dessus du sac et redescend à terre.

-  "Le congélateur de la cuisine ou le lave-linge de la salle de bain, crie Oguste, c’est ton seul salue!

-  C’est trop l’seum, elle a pensé à tout ; les 2 accès sont qués-blo

-  Diantre, elle progresse notre humaine ! Alors tu n’as plus qu’une solution : « Cours Forest, cours ; cours comme souffle le vent »

-  Hein ? c’est qui Forest ? tu m’embrouilles là ! vas-y j’me planque dans le placard."

Axelle s’empare alors d’une serviette éponge et malgré les jérémiades d’Olympe finit par l’enfermer dans sa cage de transport.

-   "Wesh la disquette qu’elle m’a mise la daronne… la loose…"

« Vive les vacances, vive l’insouciance, les jours d’affluence, sur les routes de France » chantonne Axelle en chargeant les chats dans la voiture.

-  "Oguste, frérot, je compte sur toi pour lui faire payer l’affront

-   T’inquiète petite Olympe, je suis très en voix ce matin !  Prête pour 4h de vocalise féline?"


Comme presque chaque année Axelle va passer une semaine à la presqu’île de Giens chez ses cousines.  

Elle est toujours ravie de retrouver la maison, la piscine, les roseaux, les cigales et la mer.

Les activités sont variées avec sa famille et ses amis : jogging, randonnée, canoë-kayak, baignades, … Aujourd’hui, c’est jeux de ballon. Le petit groupe s’amuse tellement qu’il ne voit pas l’ennemi rôder.

- 1, 2, 3, 4, 5, 6… loupé, on recommence

- 1,2, 3, 4 encore raté,

- 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, ah presque

Voix off sous-marine (Vosm): Oh qu’ils me fatiguent ces quatre-là à hurler ; ils sont nuls ; incapables de faire 10 passes avec leur ballon ; je vais m’en mêler ça va vite les calmer ! le prochain qui rate la passe, j'le bouffe

- J’en ai assez de jouer, on va jusqu’à la bouée jaune ?

- Jusqu’à la bouée ? Mais pour quoi faire ?  En plus elle est glaciale.

- Tu exagères ; la Méditerranée glaciale en août … allez, viens nager! Tu es déjà trempée de toutes façons.

Vosm : Je ne les entends plus, ils ont dû arrêter de jouer …  Les voilà bien alignés, mains sur les hanches, en position de superman, à scruter le large. Un beau mollet rond s’offre à moi, je me lance !

- Oh putain y’a un truc qui m’a frôlée

- Ça doit être une algue t’inquiète

- Non je suis sûre que c’est une méduse

- Ça ne t’a pas brûlé ? Donc c’est une algue ou un p’tit poisson

- Mouai… ne comptez plus sur moi pour la baignade, je rentre

Vosm : Je ne sais pas si elle sait nager, mais elle sait courir quand il s’agit de quitter la mer ; la voilà déjà sur la plage qui raconte sa mésaventure. L’info se repend comme une traînée de poudre. Il suffit d’un nageur qui crie Méduse pour que la mer se vide ! Ça gonfle toujours mon corps flasque d’orgueil. Il ne me reste plus qu’à m’occuper des 3 autres qui nagent au large. Mais qu’est-ce qu’ils chantent ?

- « 🎵 j’ai les bras gélatineux, j’ai un look vraiment dégueu mais qu’est-ce que j’y peux ; Médusor Médusor si mon cœur est d’or, Medusor, Médusor, dis le nous encore”

Vosm : ah je vous amuse ! très bien, j’appelle Requinor, le requin bleu qui est venu se perdre dans la presqu’ile pour la semaine… on va voir ce que vous fredonnez face aux dents de la mer.


Moi et la SNCF c’est une grande histoire d’amour et de mauvais karma.

Retard, annulation, nuit passée sous l’Eurotunnel …

Alors lorsque j’ai réalisé que je voyageais de Hyères à Paray un jour de canicule avec 2 changements, je savais que ça allait être compliqué. D’ailleurs la SNCF était d’accord : elle m’a envoyé 6 sms pour m’avertir que des retards de 15 mn étaient à prévoir, et de prendre de l’eau !

Fallait-il saluer sa prévoyance ou son pessimisme ? Je déplore surtout que la SNCF ne m’ait pas conseillé de prendre un déjeuner et un dîner, et une grosse dose de patience. Car les 15 mn prévues sont devenues 4h, dont 20 mn de stress intense ; j’ai en effet réussi l’exploit personnel de faire disparaître ma Visa dans l’interstice entre la tablette et le fauteuil… Si, si, vous regarderez au prochain voyage, il existe un micro espace où une carte peut se glisser mais pas une main pour la récupérer… bref, à peine le contrôleur m’a-t-il aidée à récupérer ma CB et mon sang froid qu’il nous annonce un retard de 30mn à 3 h selon la gravité de «l’accident de personne» qui s’est produit à La Ciotat… un suicide, on doit attendre le procureur…

 

2h30 plus tard, arrivée à Marseille, la SNCF me propose des tgv qui partent dans 1h et me font arriver… le lendemain midiL ; j’ai donc bien le karma le plus pourri du monde ou en tous cas du train… Et soudain miracle : le contrôleur qui m’a aidée à récupérer ma Visa a pitié - ou peut-être veut-il se débarrasser de ma poisse – et négocie avec son collègue du Ouigo qui part immédiatement et me fait monter. J’arrive ainsi à temps à Lyon pour prendre le dernier bus vers Paray…

Mon karma est en train de tourner : j’entends que les 2 TGV que j’aurais dû prendre à Marseille sans l’intervention de mon contrôleur, arrivent avec 2 h de retard, l’un pour « défaut de matériel » et l’autre pour « erreur d’itinéraire »; oui, un train ça se perd ! J’apprends aussi qu’il y a eu un 1er accident de personne à Antibes ce matin et que certains voyageurs ont enchainé les 2 suicides. Enfin j’arrive avec mon bagage ce qui n’est pas le cas du monsieur dépité qui s’est fait piquer son sac entre Lyon et Le Creusot…

Un bon karma SNCF, c’est possible ! 


Axelle observe ses 2 chats découvrir le jardin

-     - Qu’est ce tu fais Oguste? C’est quoi ce truc vert que tu fixes ?! 

-      Ma petite Olympe, je te présente une souris ; je me demande comment l’atteindre…

-      Une souris ? Ce truc mouillé avec de gros yeux sur la tête… j’crois pas non… Tu as vu ses pattes arrière ? Elles sont beaucoup trop grosses. Et puis surtout : elle est verte ta souris ! Attend, je vais la per-cho pour vérifier. Tu crois que je peux marcher sur cette surface brillante… 

-      Stop malheureuse, j’ai déjà essayé, c’est de l’eau !

-      Frérot, c’est archi che-lou une souris verte sur un caillou au milieu d’une mare ?! tu penses que ça s’est nagé les souris ?

-      Ah non, elle n’a pas nagé, elle a sauté je l’ai vu ! 

« Coââ-coââ » acquiesce l’animal vert

-      Wesh, c’est une grenouille ça Oguste…Laisse tomber c’est pas pour les chats ! Viens, on s’arrache vers les buissons là-bas pour que je te montre à quoi ça ressemble une vraie souris

-      Mais c’est très sombre ici ; la végétation est très dense ; cet endroit doit être peuplé d’animaux étranges

-      Allez trouillard, qu’est-ce que tu veux qu’il t’arrive. Regarde, là, à ta gauche, c’est une taupe, vas-y chope la !

-      Ce petit animal noir la ? ok, je vais le tenir avec ma patte le temps que tu arrives… « Aaaah », miaule d’effroi Oguste en sursautant, « mais elle bouge!

-      Wesh, c’est une taupe. Faut que tu mettes les griffes sinon tu ne la tueras jamais

-      La tuer, mais pour quoi faire ?

-      Ben la grailler pardi !

-      Mais elle est trop jolie… et tu me la prépare en paté ? 

-      Mais non, le kiff de la campagne c’est que tu grailles tout, les os, les poils, tout ! 

-      Beurk c’est dégoûtant ; je préfère la pâté de l’humaine.

-      Mais t’as vrillé ! Allez retourne dans les jupes de la daronne, moi je continue la chasse"

« Aaaah » miaule une nouvelle fois Oguste en se dirigeant à toutes pattes vers la maison, « je suis poursuivi par un serpent géant »

Axelle attrape Oguste et lui enlève la longue ronce qui s’est coincé dans les poils de sa patte arrière. «Ca va mon doudou, ça te plait la campagne ?»

-       Miaow-oui, mais je vais rester un peu sur tes genoux, trop d’émotion dehors !


Mais pourquoi les vacances s’arrêtent ? Rendez-moi la piscine, les cocktails et les barbecues, les grandes maisons, les amis et la famille ! Je suis même prête à prendre les algues mortes sur la plage, la déchèterie 3 fois par semaine, les tours en bateau et Médusor … C’est bien simple, je prends tout ! tout pour éviter le métro, les parisiens et le boulot !

Je veux encore regarder les “longe-côte” ladies et les flamants rose quand le soleil se lève sur la Presqu’île.

Je veux encore coller le logo « Apéricube » sur la veste de plongée du cousin et piquer les lunettes d’aviateur du copain pour « ressembler » à Maverick.

Je veux encore réaliser une terrasse de mes mains grâce à Leroy Merlin, écouter des concerts de musique classique dans les églises du Brionnais, découvrir la Belgique et Magritte, me régaler de repas gastronomiques et de barbecues féeriques ; je veux du tian, de la ratatouille aux lardons, des côtes de bœufs aux patates et des flammekuches.

« Sous les pavés la plage, sous le sable, le ciment s’étend plus loin que l’horizon… » Mouai… Soit, les pigeons sont aussi chiants que les mouettes ; soit, le ciel se reflète aussi bien dans les gratte-ciels que sur les marais salins ; mais quid de la vue, de l’odeur, des sons !

A la campagne ou à la mer, ça sent bon la nature et on voit loin ; il y a de la lumière et des couleurs, des grenouilles qui coassent, des cigales qui chantent et des vaches qui meuglent. A Paris on s’asphyxie de gris et de bruit.

Alors vite à peine rentrée dans mes 27m2, je regarde les maisons à acheter. C’est parti pour un nouveau projet de vie.

Les voix s’élèvent « toi vivre loin des musées et des théâtres ? » Non, c’est vrai ; donc, je vends l’actuel et je rachète un encore plus petit studio ici et une minimaison ailleurs…

Les voix reprennent « mais où ? Mer ou campagne ? »… arghh, quel choix ! Et si j’y pense bien, la montagne aussi c’est bien, surtout avec les chaleurs de cette année… Pas si simple ce nouveau projet de vie…

Bon ben plus qu’une solution : je continue à faire ce que je fais si bien : reprendre ma vie parisienne et partir en week-end aussi souvent que possible. Je file, j’ai un train à prendre !